par Alfredo Jalife-Rahme
Alors que les journalistes européens cherchent l'origine de la panne d'électricité en Espagne et au Portugal, les scientifiques affirment, eux, qu'il s'agit d'un problème technique affectant systématiquement les réseaux de transmission de l'électricité lors de sa surproduction.
Le professeur Karin Kneissl, ancienne ministre fédérale autrichienne des Affaires étrangères, assure qu'il n'y a pas de pire sourds que ceux qui ne veulent pas entendre : elle rappelle avoir remis en cause l'Agenda vert de l'Union européenne et dénoncé, à l'avance, ce qui vient de se produire.
Karin Kneissl, ancienne ministre fédérale autrichienne de l'Europe, de l'Intégration et des Affaires étrangères (2017-2019) et professeure de géopolitique de l'énergie. On se souvient que Vladimir Poutine vint spécialement danser avec elle, en présence du chancelier et de tout ce qui compte dans la classe politique autrichienne, lors de son mariage à Gamlitz (2018).
Une panne d'électricité d'une durée de 10 à 24 heures - selon le lieu touché - a perturbé l'activité de la péninsule ibérique (et du sud de la France) et traumatisé ses frêles habitants.
La première réaction des mondialistes russophobes a été d'accuser le Kremlin de façon grotesque. Mais PublicNews (1) a été le premier organe à dénoncer la dépendance excessive à l'égard des énergies renouvelables à l'origine de la panne catastrophique qui a frappé massivement l'Espagne et le Portugal, alors que les fourbes mondialistes tentaient de dissimuler la réalité (six jours plus tôt, la presse espagnole annonçait triomphalement la première journée d'électricité fournie à 100% par les énergies renouvelables (2). Public News avait diagnostiqué que la surabondance de solaire débouche sur la vulnérabilité totale du système.
Il est bien connu, même des novices en électricité, que la grande aberration consistant à s'appuyer entièrement sur les énergies renouvelables tant annoncées est que le solaire et l'éolien dépendent tous deux des caprices de la météo, ce qui nécessite le soutien d'énergies plus stables et contrôlables, telles que celles qu'offrent les hydrocarbures tant décriés. Car il s'avère que parfois les vents ne soufflent pas et que le soleil ne brille pas...
L'Autrichienne Karin Kneissl, ancienne chancelière, professeure de géopolitique de l'énergie, a déclaré que « c'est l'Agenda vert (3) qui conduit à des pannes d'électricité massives ». Elle affirme que le problème réside dans la transmission et non dans la production d'électricité, chaque fois que la surproduction d'électricité est due à un excès de soleil et de vent. Elle cible particulièrement l'Espagne et le Portugal, champions de l'énergie verte dans l'Union européenne, dont l'approvisionnement en électricité dépendait à 80 % des énergies renouvelables jusqu'à la veille de la panne.
Elle fustige sa voisine allemande, Angela Merkel, et sa transition énergétique ratée et ambitieuse lorsque Peter Altmaier, son bureaucrate préféré, avait annoncé la construction de plusieurs milliers de kilomètres d'autoroutes de l'électricité pour un coût de mille milliards d'euros ! Pire encore, l'ambitieux « Agenda vert » - aujourd'hui discrédité partout - avec ses exceptions et ses déceptions très ringardes, ne tient toujours pas compte des récentes découvertes scientifiques incontestables.
Elle diagnostique la vulnérabilité du réseau électrique européen, qui s'étend de la Turquie à l'Afrique du Nord en passant par le continent européen, et expose plus de 30 pays au risque d'un black-out par effet domino. Elle ridiculise les modèles romantiques que les bureaucrates de Bruxelles et autres « experts du climat » (sic) ont mis en avant au cours des 15 dernières années à travers le concept inflationniste de la « transition énergétique » et, pire, de « l'économie décarbonée zéro ». Rappelons que les États-Unis sont le deuxième producteur mondial de dioxyde de carbone (4) !
Karin Kneissl affirme qu'elle s'attendait à une grosse panne d'électricité en Allemagne avant la péninsule ibérique et critique l'enchaînement des problèmes avec la soi-disant transition énergétique. Pire : les émissions de dioxyde de carbone ont augmenté de façon spectaculaire et l'électricité en Allemagne est plus sale (sic) depuis l'hiver 2018. Un grave problème vient du stockage de l'électricité, ce que met en lumière la catastrophe financière de Siemens, alors que l'activité éolienne plonge dans le déficit chronique.
Elle souligne que les hôpitaux en Espagne et au Portugal ont continué à fonctionner grâce à leurs bons vieux générateurs diesel (méga sic !), alors qu'internet a été totalement réduit au silence. Elle en conclut que dans l'UE, l'énergie est devenue une question idéologique et a cessé d'être une question technique - comme dans d'autres pays - lorsque les pays européens ont adopté aveuglément l'agenda vert propagandiste, au détriment des hydrocarbures, irremplaçables jusqu'à ce jour.
Même les fanatiques mondialistes de « l'Agenda vert » du Financial Times reconnaissent que « la panne d'électricité en Espagne et au Portugal a mis en cause la dépendance à l'énergie solaire (5)
» alors que « les experts en électricité (sic) soulignent les dangers de l'instabilité du réseau lorsque les énergies renouvelables dominent la production ». Le mythe s'est effondré dans la phase de révolution énergétique chinoise avec ses réacteurs au thorium (6) !
Traduction
Maria Poumier
Source
La Jornada (Mexique)
Le plus important quotidien en langue espagnole au monde.
(1) « Over-Reliance On Renewables Behind Catastrophic Blackouts in Spain », Michael Shellenberger, Public News, April 28, 2025.
(2) « Spain hits first weekday of 100% renewable power on national grid », Pilar Sánchez Molina, PV Magazine, April 22, 2025.
(3) « Karin Kneissl : Massive blackouts are what green agenda gets you », Russia Today, April 30, 2025.
(4) « CO2 Emissions by Country », WorldOMeter, 2025.
(5) « Spain and Portugal blackout blamed by critics on solar power dependency », Financial Times, May 1, 2025.
(6) « China A Punto de Cambiar al Mundo con sus "Soles Artificiales" y sus Reactores de Torio », Alfredo Jalife-Rahme, Substack, May 2, 2025.